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Études botaniques et chimie végétale

1915 • 2020

Gattefossé a accordé à différents épisodes de son histoire une large place à la discipline botanique. Son investissement témoigne d’un profond intérêt pour la plante en tant que matière première noble et complexe, nécessitant des études scientifiques approfondies pour pouvoir être mises au service de l’industrie.

1915

En 1915, La Parfumerie Moderne, revue scientifique et organe de communication de l’entreprise au service de l’interprofession, entreprend la constitution d’un herbier de plantes aromatiques du monde entier, grâce aux relations qu’elle entretient avec les directeurs des jardins botaniques de France, des colonies et de divers pays étrangers. Les objectifs affichés de cet herbier sont de pouvoir, à terme, réaliser des essais industriels, mais aussi orienter les pratiques des cultivateurs amenés à produire les essences. Le projet est sérieux.

En 1921, six ans après le début de cette vaste initiative, La Parfumerie Moderne indique qu’elle a reçu, au cours du quatrième trimestre 1920, près de 88 espèces !

L’entreprise s’est du reste dotée d’un service de recherches botaniques pour absorber le travail : présents en Suisse, au Congo, en passant par l’Australie, Madagascar et l’Inde, les correspondants sont nombreux. La discipline est portée au sein de la famille par Jean Gattefossé, frère de René-Maurice. En 1920, le jeune homme est envoyé au Maroc – mandaté par La Parfumerie Moderne – pour enquêter sur la flore indigène en vue de son exploitation industrielle. Cette “prospection botanique” de 4 300 kilomètres se conclut par la récolte de 724 espèces appartenant à 83 familles différentes ! Comme toujours chez les Gattefossé, la considération scientifique suit de près l’expérience de terrain. Elle donne lieu en 1921 à une parution dans les Annales de la Société Botanique de Lyon, intitulée Voyage d’Études au Maroc (Plantes aromatiques, Parfumerie, Botanique).

Jean Gattefossé


2020

De nos jours, pour fabriquer ses actifs cosmétiques, l’entreprise recherche des essences végétales dans le monde entier. L’approche se fait “par la molécule”, celle-ci déterminant la famille de plantes qui pourrait servir de matière première, grâce à une étude bibliographique ou aux recommandations de fournisseurs cultivateurs. Les co-produits de l’industrie alimentaire, qui génère beaucoup de déchets végétaux, sont également examinés. La démarche d’innovation conduit à envisager toutes les opportunités possibles !

Une fois la plante identifiée, les recherches documentaires se poursuivent : territoire sur lequel elle pousse, conditions de culture, inscription dans un écosystème plus large… L’aspect réglementaire est aussi pris en compte très en amont. Pour commercialiser un produit en Chine par exemple, il faut s’assurer que les extraits de plante utilisés figurent dans l’IECIC, (Inventory of Existing Cosmetic Ingredients in China). Commence ensuite la prospection de sourcing. Dans les pays connus, les fournisseurs “habituels” sont sollicités ; dans les autres, les professeurs du “réseau universitaire” de Gattefossé peuvent jouer un rôle d’intermédiaire avec les récoltants potentiels.

La préservation de la biodiversité, en particulier dans le cas de plantes sauvages, est un critère absolu de sélection.

Gattefossé procède à ce titre à une étude de criticité qui observe les restrictions du Protocole de Nagoya, mis en place en 2014. Ainsi, la récolte des fleurs de marronnier dans le parc des Monts d’Ardèche pour la fabrication de la Gatuline® Link N Lift intègre-t-elle les besoins de la faune environnante et en particulier des oiseaux, pour ne concerner que le tiers inférieur des arbres.

C’est au cœur de l’Ardèche que les fleurs de marronnier d’Inde sont récoltées manuellement, dans le respect d’un approvisionnement éco-responsable.

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