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La conception des sites industriels

1920 • 2011

Un bâtiment industriel, centre névralgique de l’activité, doit obéir à deux maîtres mots : efficacité et qualité. Les usines successives de Gattefossé en France sont le reflet de la culture de l’entreprise : l’organisation en pavillons et la présence d’un jardin complanté d’espèces aromatiques ou médicinales dénotent une approche particulière en matière d’ingénierie et une orientation forte en direction du végétal.

1920

Cette année-là, c’est tout un village industriel qui sort de terre au 110 route de Crémieu à Villeurbanne. Plus d’une quinzaine de bâtiments sont dénombrés sur l’immense terrain dont dispose la SFPA, acronyme qui remplace le nom des Établissements Gattefossé au sortir de la guerre. Surtout, les édifices ont des fonctions bien différenciées. On y trouve un bâtiment dédié aux parfums de synthèse, un atelier de conditionnement, un entrepôt pour les huiles essentielles brutes, plusieurs pavillons de fabrication et laboratoires, des garages, deux immeubles de logements et même un château d’eau !

Cette organisation géographique éclatée a été guidée par une idée centrale : éviter la propagation des incendies.

René-Maurice Gattefossé a toujours à l’esprit la catastrophe de 1906 qui transforma l’intérieur de “l’usine” (des locaux construits sur le terrain de la villa familiale, à Montchat) en un immense brasier. C’est donc avec force qu’il promeut cette conception d’un site industriel “en pavillons” – un type d’architecture pratiqué ailleurs pour l’intérêt évident qu’elle présente dans sa capacité à contenir un phénomène susceptible de se répandre. L’architecte Tony Garnier n’a pas raisonné autrement en imaginant, dans le quartier de Grange-Blanche à Lyon, une “cité-jardin pour les malades”, baptisée par la suite hôpital Édouard Herriot*.

Un des laboratoires de l’usine de la SFPA à Villeurbanne, en 1920. À gauche, Jean Gattefossé.

Le jardin botanique de la SFPA, planté de sauge sclarée, a quant à lui une vocation pleinement expérimentale : il constitue une pépinière de variétés de plantes soigneusement sélectionnées. Les deux hectares qui lui sont dévolus accueillent notamment de nouvelles fleurs à essence pour des essais.

*La construction est entamée en 1913 mais l’hôpital ne sera inauguré qu’en 1933.


2011

L’inauguration en 2011 du Pôle technologique Blanche Gattefossé – du nom de l’épouse de René-Maurice – confère au site industriel de l’entreprise Gattefossé en France un très haut niveau de technicité. Ce laboratoire de 1 600 mètres carrés certifié HQE, qui prend place aux côtés de l’usine (baptisée Usine René-Maurice Gattefossé), du bâtiment de la holding (Centre Henri-Marcel Gattefossé) et des locaux dédiés à la recherche (Laboratoire Émile Mahler), rassemble en un même lieu les moyens d’applications pour les activités cosmétiques et pharmaceutiques, ainsi qu’un laboratoire de biologie cellulaire chargé d’identifier et de mettre en évidence les propriétés des extraits de plantes développés par l’entreprise.

Cette organisation spatiale, qui date de 1966, fait écho à celle de 1920.

Le siège social de Gattefossé en France.

L’affectation des services dans des bâtiments construits spécifiquement à Saint-Priest selon une approche fonctionnelle, témoigne de la prise en compte de précautions anciennes. Déployé en campus, le site présente une architecture de convivialité, renforcée par la présence du jardin d’agrément.

Également inauguré en 2011, celui-ci joue son rôle, tout en laissant entendre que la botanique, étudiée à la fois par les pharmaciens et les cosmétologues, est un élément incontournable de l’identité de Gattefossé.

Plus subtilement, le jardin “Jean Gattefossé” rappelle aussi, à voir les collaborateurs passer spontanément la main dans les lavandes, « l’expertise de la sensorialité » sur laquelle l’entreprise est positionnée depuis les années 1990.

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