Années 1920
L’entreprise Gattefossé « ne vend et ne travaille que les produits les plus purs et les plus parfaits. Ses essences déterpénées sont garanties pures et sont incomparables », pouvait-on lire dans La Parfumerie Moderne en 1925. Certes, la revue se veut une tribune de l’interprofession aussi bien qu’un outil promotionnel au service de Gattefossé.
Néanmoins, l’ambition affichée est claire : ce qu’on appelle aujourd’hui la traçabilité et le sourcing des matières premières sont une préoccupation majeure pour l’entreprise.
C’est d’ailleurs en se souciant de la provenance et de la qualité des produits qu’il importe que Louis Gattefossé, le fondateur, autrefois représentant commercial en matières aromatiques, réussit à se faire une place dans le secteur de la parfumerie.
Cette publicité parue dans La Parfumerie Moderne en 1925 promeut les huiles essentielles d’hespéridées.
Il n’hésite pas à faire venir des essences d’Italie, d’Allemagne, de Belgique et de Suisse pour proposer les meilleurs produits aux parfumeurs. Devenue fabricant d’essences déterpénées, possédant son propre laboratoire et atelier, Gattefossé conserve, dans les années 1920, la même exigence vis-à-vis des matières premières qu’elle transforme. L’entreprise entretient des relations étroites avec les producteurs des Alpes, des Cévennes et de la Vallée du Rhône que La Parfumerie Moderne désigne sous le nom de « très vieux amis ». Avec le développement des affaires, la problématique de l’approvisionnement prend de l’ampleur – tout comme son périmètre ! Mue par le désir d’offrir les meilleures huiles essentielles possibles, Gattefossé se fournit de plus en plus loin – au Maroc (cèdre de l’Atlas, ciste labdanum), à Madagascar (girofle, cannelle, feuilles et écorces, géranium), en Amérique (menthes) ou encore au Vietnam (citronnelle, niaouli, badiane, fritillaire jaune*…).
* La plante est nommée “Pe-mou” dans le texte original de La Parfumerie Moderne. Il s’agit du Fritillaria roylei Hook, si recherché dans la médecine chinoise.