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L’innovation dans les actifs cosmétiques

1950 • 2012

L’histoire de Gattefossé est jalonnée de brillantes découvertes dans les actifs cosmétiques : actifs dits “biologiques” dans les années 1950 ; actifs “végétaux” depuis les années 1970 et surtout les années 2000. Ces innovations témoignent de son haut niveau d’expertise scientifique et de sa capacité à intéresser les universitaires avec lesquels elle met en place des collaborations durables et fructueuses.

Années 1950

En 1945, Jean Cotte, interne en pharmacie à l’hôpital de l’Antiquaille à Lyon, qui sera par la suite pharmacien-biologiste des hôpitaux puis Professeur à la Faculté, participe à des recherches sur les extraits placentaires. Ces travaux font suite à une découverte de l’ophtalmologue russe Vladimir Filatov, qui a démontré que le placenta, soumis à des conditions extérieures agressives, produisait pour se défendre des substances appelées “biostimulines” très efficaces dans les réparations oculaires et dans les processus de régénération de la peau.

Son ami Henri-Marcel Gattefossé s’étant montré particulièrement intéressé par le sujet, c’est vers lui que se tourne Jean Cotte, quelques années plus tard, lorsqu’il a l’idée de produire une gamme d’extraits placentaires destinée à un usage cosmétique, en leur appliquant la théorie de Filatov.

Il confie à l’entreprise Gattefossé l’exploitation et la commercialisation de deux extraits liquides (aqueux et glycéro-glycolique), obtenus selon la méthode Filatov, et d’un extrait total sec lyophilisé, concentré, renfermant tout le contenu cellulaire des placentas.

Le professeur Jean Cotte (à gauche), Mario Paulet (au centre) qui était un ami de René-Maurice et de Henri-Marcel Gattefossé (ici à droite).

La matière première sera fournie par l’Institut Mérieux, à Lyon, qui met en œuvre une technique d’extraction des gammaglobulines à partir des placentas d’origine humaine. Les résidus d’extraction étant inutilisés, Mérieux est tout à fait intéressé par cette proposition de valorisation. L’activité métabolique des extraits, censés favoriser le renouvellement cellulaire, fait l’objet de travaux que Gattefossé engage avec des professeurs de l’École Nationale Vétérinaire de Lyon, travaux qui s’avèrent déterminants pour la mise en application des produits. Forte de ce bagage technique, l’entreprise les introduit avec succès chez Vichy puis chez L’Oréal et Pier Augé, sous la marque Phylderm®.


2012

« How do you make the best Caïpirinha ? » : c’est sous ce titre, pour le moins inhabituel, d’un article de la très sérieuse revue Planta Medica que Frédéric Demarne, directeur de la recherche chez Gattefossé, prend connaissance en août 2012 d’une découverte décisive. Des chercheurs néerlandais y font état de l’existence de solvants à base de sucres présents naturellement dans les plantes. Or, pour fabriquer un ingrédient végétal en cosmétique, les contraintes sont nombreuses. La liste des solvants autorisés est en particulier très restreinte, et comprend, mis à part l’eau et l’éthanol, quelques rares “solvants verts”. L’arrivée de nouveaux solvants naturels pourrait donc avoir un fort retentissement. Ni une ni deux, Frédéric Demarne se rend à Leiden aux Pays-Bas pour discuter avec ces chercheurs de l’application cosmétique des désormais fameux NaDES (Natural Deep Eutectic Solvents).

Les développements réalisés en 2013 au laboratoire de Gattefossé et en atelier pilote sur le calendula confirment l’intérêt et la pertinence du choix de la technologie NaDES : ces solvants “eutectiques profonds” permettent l’obtention d’extraits actifs nouveaux, peu solubles dans l’eau et les solvants conventionnels.

Des essais préliminaires sur des plantes destinées à fournir les futurs actifs de Gattefossé ouvrent des perspectives prometteuses. Gattefossé acquiert les droits exclusifs d’exploitation de cette technologie en 2014. Les NaDES permettent aussi à Gattefossé de revisiter des “classiques” de la cosmétique, comme le calendula ou la rose, et de proposer des extraits exclusifs à ses clients.

Les NADES permettent l’obtention d’extraits actifs nouveaux, peu solubles dans l’eau et les solvants conventionnels.

Pour l’entreprise, il s’agit d’une innovation importante dans la mesure où elle lui permet de renforcer son positionnement sur le segment des actifs naturels.

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